La scène artistique chinoise

Blog créé dans le cadre d'études à L'ICART (Institut supérieur des Carrières Artistiques)
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vendredi 7 janvier 2011

Les étoiles...

Pour apprécier pleinement la signification des premières expositions chinoises, il faut être conscient des grandes difficultés qu'avaient les artistes avant la Révolution Culturelle (1966-1976): isolés et constamment réprimés par le régime communiste, ils devaient rejeter toute forme d'expression individuelle.

Le groupe des Etoiles fit un geste de bravoure incroyable pour rétablir l'idée du " Je suis moi même". Ils furent les premiers véritables artistes modernes à apparaître sur le continent chinois après la Deuxième Guerre Mondiale" car il faut savoir que la plupart des artistes n'avaient pas reçu de formation artistique. 
 
oeuvre de Huang Rui

Après la Révolution Culturelle, la politique d'ouverture de la Chine en 1978 a permis un certain regard vers l'Ouest. Le 27 septembre 1979, menés par Huang Rui et Ma Desheng, ils ont exposé leurs oeuvres sur les grilles du parc à côté du Palais des Beaux-Arts de Chine à Pékin. Deux jours plus tard, l'exposition était annulée par la police.
Le 1e octobre, jour de la Fête Nationale et 30e anniversaire de la fondation de la République Populaire, ces jeunes engagés ont organisé une marche de protestation.
Un an plus tard en 1980, une deuxième exposition leur était enfin autorisée dans une galerie du Palais. Les directeurs pensaient qu'ils allaient échouer, mais 200 000 personnes ont défilé pour voir leurs œuvres.

Ce groupe répondait à un immense besoin d'imaginaire du peuple chinois à cette époque. Ils ont eu le courage de créer et de montrer un travail puissant et brut, loin des critères artistiques établis par l'Etat. Ce qui reste de 1979 est essentiellement un ensemble d'images photographiques en noir et blanc. Des gens se souviennent encore de la nouveauté des formes. Ces artistes se sont exprimés dans un langage inspiré de l'Occident, c'est-à-dire surréaliste, abstrait, ou réaliste avec des nouvelles techniques ou des techniques ressuscitées, comme la peinture à l'huile et la gravure sur bois.
Puis ne pouvant réellement s'exprimer en Chine, la plupart des artistes des "Etoiles" se sont exilés au Japon, en France et aux Etats-Unis. 
 
Laura.L

samedi 25 décembre 2010

L'art chinois sur la scène internationale

 艺

L’art chinois a beaucoup d’influence depuis quelques années. L’année 2007 fut marquée par le passage de l’art chinois à la troisième place du marché de l’art derrière celui de la Grande Bretagne et celui des Etats-Unis.

L’explication résulte dans le fait que l’art chinois contemporain fut énormément prisé par les occidentaux car il ne coutait pas grand choses, comprenait des artistes de qualité et pouvait rapporter beaucoup.
Notamment lors des jeux olympiques, certains collectionneurs ont été encouragés à acheter pour que le pays puisse réunir quelques artistes dépassant le million de dollars.
Sur les cent premiers artistes mondiaux classés par Artprice, selon le produit de leurs ventes, une trentaine d’artistes chinois y figurent.

Il n’est donc pas étonnant de voir l’art de la Chine prendre la scène du marché de l’art international et cela malgré la crise financière que nous avons subi.
Il faut bien dire que plusieurs artistes chinois réalisent un art qui vaut bien celui de beaucoup artistes occidentaux.

Yue Minjun  est un artiste chinois contemporain vivant à Beijing, en Chine, connu par ses toiles le dépeignant en diverses mises en scène, figé dans un rictus hilarant. 
Sa peinture à l'huile Execution fut en 2007 l'œuvre d'art la plus chère de l'histoire de l'art contemporain chinois, vendue pour 2,9 millions de livres (5,9 millions de dollars) chez Sotheby's, à Londres.Vous l'aurez reconnue c'est aussi l'œuvre qui nous sert de banderole pour le titre du blog. Depuis, ce record a été battu par Cai Guo-Qiang et Zeng Fanzhi.


 Laura.L & Caroline.C

mardi 21 décembre 2010

Les frères Gao



Les frères Gao sont considérés comme les « enfants terribles » de la scène artistique contemporaine chinoise. Leur thématique, politiquement incorrecte leur a permis de se faire connaître rapidement :
« L’exécution du christ » où Mao Zedong est en train de tirer sur le christ.


Nés en Chine, l’un en 56, l’autre en 62, ils sont originaires de la province de Shandong, au nord de la Chine. A partir des années 80, ils arpentent la scène de l’avant)garde chinoise.
Travaillant ensemble à Pékin, ils transmettent dans leurs travaux et écrits, cette vision de la vie agitée de la capitale (violentes répressions, destruction et reconstruction).
Ils représentent un bon exemple de cet art qui est à la fois en compétition et en dialogue avec l’art des Etats-Unis et l’art européen (référence à la culture asiatique mais aussi cette approche de l’art moderne et postmoderne occidental).

            Ils sont célèbres de par leurs frasques provocatrices et leurs scultpures mettant en scène un regard critique sur la société chinoise, évoquant à leur manière les questions sociales et politiques.
Leurs photographies se présentent telles d’immenses tableaux scéniques.
Ils se servent de volontaires, inconnus, pour porter un regard critique sur la société chinoise en pleine mutation.

Zhen Gao dit dans une interview : « Nous pensons que l’humanité est unifiée. Les êtres humains ont quelque chose en commun. Après la Révolution culturelle nous avons commencé à critiquer ce que nous avions appris avec la propagande et à penser par nous même ».

Le but pour nos deux frères étant de créer par la photographie, la sculpture, la vidéo et même la peinture des oeuvres controversées à vocation politique et polémique. Ils veulent d'abord rompre avec le Nouveau Réalisme né dans les années 80, pour ensuite s'imposer comme maîtres de l'Avant-Garde chinoise. Malgré la censure, la surveillance et les saisies de leurs créations, ils continuent de nous proposer des idées originales et osées, pensées d'une façon artistiquement correcte. Ce qui les fait connaître du grand public sont les différentes représentations altérées de Mao Zédong, ainsi que le refus d'une tradition nationaliste formelle. Leurs œuvres donnent un aperçu singulier de la situation politique et sociale de la Chine actuelle !

Laura.L

vendredi 17 décembre 2010

Siu Lan Ko, une performeuse incontournable


 
Siu Lan Ko, 33 ans, est une artiste chinoise incontournable. Ses performances mêlent puissance poétique, force conceptuelle et contestation politique.

C'est ironique, quand on est un artiste chinois, d'être censuré en France pour subversion politique. Critiquer à Pékin, c'est possible. Mais à Paris, ça non, c'est interdit. L'artiste Siu Lan Ko, 33 ans, en a fait les frais.
Quatre mots qui dérangent : travailler, gagner, plus, moins. L’installation de l’artiste Siu Lan Ko, dont le vernissage était programmé, a été démontée quelques heures après leur affichage sur la façade de l’Ecole des Beaux-arts.

Enquête sur cette « censure politique » :
« Un week-end de sept jours », une exposition collective à la connotation délibérément utopique, devait présenter du 13 au 21 février des œuvres d'étudiants du Royal College of Art de Londres, et de Lasalle College of the Arts de Singapour.
Ko Siu Lan, qui connaît bien les Beaux-Arts de Paris pour y avoir passé deux ans en résidence, avait imaginé deux bannières réversibles de 7 mètres de haut sur 1,2 m de large, visibles depuis les quais de la Seine et incluant simplement quatre mots. Selon le chemin que l'on empruntait, on pouvait lire les mots ci-dessous : L'œuvre a été jugée trop provocante car Siu Lan Ko a écrit les mots « Travailler », « Gagner », « Plus », « Moins », sur de grandes banderoles noires en référence au slogan bien connu du président français. Siu Lan Ko travaille sur les slogans, interroge leur sens, les manipule et les détourne…

 

Elle est ce qu'on peut appeler une performeuse engagée, se recouvrant de sang lors des commémorations de Tian'anmen, faisant voyager dans le monde entier des performances subtiles sur le sort des Tibétains, une jeune femme passionnée par les signes, les idéogrammes chinois, les slogans de propagande. Ce qui est paradoxal, c'est qu'elle expose assez facilement à Pékin, où son talent est reconnu, et son travail globalement toléré par les autorités. 

Mais à Paris, non. « Le directeur des Beaux-Arts a peur que ça lui cause des ennuis, et que ça nuise au financement public de l'école », explique Siu Lan Ko. Elle dénonce un geste d'autocensure de la part d'Henry-Claude Cousseau.

Et pour vous ? L'art contemporain a-t-il droit d'être censuré aujourd'hui  politique ?

Laura.L