La scène artistique chinoise

Blog créé dans le cadre d'études à L'ICART (Institut supérieur des Carrières Artistiques)

vendredi 17 décembre 2010

Siu Lan Ko, une performeuse incontournable


 
Siu Lan Ko, 33 ans, est une artiste chinoise incontournable. Ses performances mêlent puissance poétique, force conceptuelle et contestation politique.

C'est ironique, quand on est un artiste chinois, d'être censuré en France pour subversion politique. Critiquer à Pékin, c'est possible. Mais à Paris, ça non, c'est interdit. L'artiste Siu Lan Ko, 33 ans, en a fait les frais.
Quatre mots qui dérangent : travailler, gagner, plus, moins. L’installation de l’artiste Siu Lan Ko, dont le vernissage était programmé, a été démontée quelques heures après leur affichage sur la façade de l’Ecole des Beaux-arts.

Enquête sur cette « censure politique » :
« Un week-end de sept jours », une exposition collective à la connotation délibérément utopique, devait présenter du 13 au 21 février des œuvres d'étudiants du Royal College of Art de Londres, et de Lasalle College of the Arts de Singapour.
Ko Siu Lan, qui connaît bien les Beaux-Arts de Paris pour y avoir passé deux ans en résidence, avait imaginé deux bannières réversibles de 7 mètres de haut sur 1,2 m de large, visibles depuis les quais de la Seine et incluant simplement quatre mots. Selon le chemin que l'on empruntait, on pouvait lire les mots ci-dessous : L'œuvre a été jugée trop provocante car Siu Lan Ko a écrit les mots « Travailler », « Gagner », « Plus », « Moins », sur de grandes banderoles noires en référence au slogan bien connu du président français. Siu Lan Ko travaille sur les slogans, interroge leur sens, les manipule et les détourne…

 

Elle est ce qu'on peut appeler une performeuse engagée, se recouvrant de sang lors des commémorations de Tian'anmen, faisant voyager dans le monde entier des performances subtiles sur le sort des Tibétains, une jeune femme passionnée par les signes, les idéogrammes chinois, les slogans de propagande. Ce qui est paradoxal, c'est qu'elle expose assez facilement à Pékin, où son talent est reconnu, et son travail globalement toléré par les autorités. 

Mais à Paris, non. « Le directeur des Beaux-Arts a peur que ça lui cause des ennuis, et que ça nuise au financement public de l'école », explique Siu Lan Ko. Elle dénonce un geste d'autocensure de la part d'Henry-Claude Cousseau.

Et pour vous ? L'art contemporain a-t-il droit d'être censuré aujourd'hui  politique ?

Laura.L

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