ILC : Cette exposition a-t-elle un écho en Chine, pour montrer ces artistes là-bas...
MN : Vous savez, il y a tellement de galeries en Chine que si un artiste n’est pas montré c’est qu’il n’en a pas envie... Cela dit, lors de mon dernier voyage j’ai vu que certaines avaient fermé. Le problème c’est qu’il n’y a pas de directeurs de galeries. Ils font du garage.
Il y a quelques galeries européennes, bien implantées, qui font un très bon travail de défrichage. La galerie Shangart, à Shanghaï, est présente sur toutes les foires internationales.
Quand j’ai connu la Chine en 1996, il y avait des boutiques Dior et Hermés, avec un tube de rouge à lèvres et personne pour l’acheter. Maintenant, on fait la queue dans des restaurants branchés, on écoute la même musique qu’à New York... Le bouleversement est immense.
Mais, il y a toujours de la censure. Quand les censeurs s’y mettent, ils peuvent venir tous les jours dans une galerie. Ce n’est pas le cas pour tous, mais il arrive qu’ils passent tous les jours. Il ne faut pas négliger cet aspect. Je dois dire « attention » aux artistes qui me font un tableau idyllique autant qu’à ceux qui font un tableau catastrophique de la Chine...
Finalement c’est un pays normal, avec des pics qui vont très loin de chaque côté : l’économie est ultralibérale mais le Parti communiste reste très puissant et influence l’intime. C’est pour montrer cette complexité qu’il est bien de montrer de plus en plus d’artistes. Et tant que je pourrai le faire, je continuerai.
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